La Ventilation Mécanique Répartie (VMR)

L’aération des logements est une question très souvent reléguée au second plan (voire pas du tout prise en compte) lorsqu’il s’agit de procéder à la transition énergétique des logements. En effet, les questions d’économies d’énergie et le confort thermique sont des aspects abordés avec grand soin.

Il est usuel pour les propriétaires de scruter scrupuleusement les différents moyens de réduire leur empreinte écologique en matière d’appareils électroménagers et électriques peu énergivores, de recours à de l’énergie renouvelable plutôt que fossile, ou même de moyens de réduire ses déchets en ayant recours, par exemple, au compostage.

L’utilité d’une bonne ventilation

L’aération de l’habitation est une question importante couvrant non seulement la possibilité de réaliser des économies d’énergies et donc de réduire son empreinte écologique, mais aussi la préservation de la santé des membres du foyer occupant cette habitation.

Une bonne aération permet d’évacuer l’humidité, responsable de la dégradation des meubles et des revêtements muraux et de sol et pouvant parfois causer des dommages à la structure des bâtiments.

Elle permet aussi de faire sortir de votre logement les produits polluants poussières, composés organiques volatiles et allergènes qui sont responsables de nombreux problèmes de santé.

Une bonne aération est essentielle pour permettre aux appareils domestiques à combustion tels que les poêles à bois, les cuisinières à gaz ou les chaudières d’opérer en toute sécurité.

Une obligation légale devenue un casse-tête

Il est bon de souligner que la loi française rend légalement obligatoire le respect de certaines normes concernant l’aération. L’arrêté du 22 octobre 1969 oblige les constructeurs à assurer une ventilation générale et permanente dans les logements construits, qu’ils soient individuels ou collectifs, et prévoit que toutes les pièces principales du logement se doivent de posséder des entrées d’air.

Les arrêtés de 1982 et 1983 décrivent les débits minimaux d’air qui doivent être extraits de chaque pièce. Le décret 2002/120 du 30 janvier 2002 décrit les normes à respecter en ce qu’il s’agit du confort des logements. Toutes ces réglementations doivent être respectées par les bailleurs et les propriétaires.

Alors qu’il apparaît relativement facile d’appliquer ces lois pour les nouvelles constructions, des problèmes se posent quant à la rénovation d’anciens bâtiments, notamment pour les logements trop hermétiques.

S’il est tout à fait envisageable d’isoler de vieux bâtiments pour diminuer les pertes de chaleur, il est moins facile de s’assurer que ces mêmes bâtiments puisse renouveler l’air selon les nouvelles normes. En effet, les bâtiments traditionnels permettaient autrefois une libre circulation de l’air par les nombreuses infiltrations existantes.

La volonté de réduire les pertes d’énergies en colmatant ces infiltrations est venue résoudre le problème d’isolation, mais sans pour autant apporter des solutions quant à l’aération des espaces clos, alors que les deux démarches de confort thermique et de bonne aération vont de paire.

Les solutions de ventilation

La ventilation mécanique répartie (VMR) représente l’ensemble des équipements de ventilation mécanique permettant à l’air de se renouveler pièce par pièce ou dans des zones spécifiques de l’habitation.

La particularité de la VMR est que les équipements de ventilation ne sont pas connectés entre eux, ce qui distingue la VMR de la VMC (ventilation mécanique contrôlée), système dans lequel une ventilation unique est reliée à un ensemble d’extraction ou d’aération par un réseau de conduits.

Concrètement, la VMR implique que des petites unités non connectées entre elles sont installées pour une ou deux pièces adjacentes afin d’insuffler ou d’extraire de l’air de ces pièces. La VMR est le meilleur choix pour les rénovations car elle ne nécessite nullement l’installation de conduits d’air.

Les différents types de VMR

Extraction de l’air

L’approche d’extraction de l’air fonctionne en créant une dépression dans le logement: des blocs d’extraction installés dans les pièces particulièrement humides telles que la cuisine, la salle de bains ou les toilettes vont extraire l’air impur des pièces et ainsi causer une chute de pression qui poussera l’air frais à pénétrer dans l’habitation à partir des bouches d’aération des pièces principales (mais aussi à partir des défauts de construction autour des prises, trappes ou des conduits de fumée).

Les pièces humides nécessiteront l’installation d’aérateurs spécifiques. Il existe des ventilateurs d’extraction simples mais aussi des plus complexes avec des systèmes hygroréglables qui permettent de récupérer la chaleur. Le désavantage de cette approche et qu’il n’est pas possible de contrôler ni la qualité de l’air entrant, ni sa température.

Insufflation de l’air

Dans l’approche d’insufflation de l’air, des cellules d’insufflation vont injecter de l’air frais dans les pièces humides et ainsi créer une surpression, poussant l’air existant à être évacué par les bouches d’aération dans les pièces principales.

Cette approche offre l’avantage de pouvoir contrôler l’air entrant et donc de pouvoir filtrer les poussières, pollens et autres allergènes. Il est aussi possible de chauffer l’air entrant si l’arrivée d’air est reliée à un puits canadien, de ventiler davantage en été et surtout de contrôler les points de renouvellement de l’air.

Système combinant extraction et insufflation de l’air

Une troisième approche permet de combiner l’extraction de l’air intérieur et l’insufflation de l’air extérieur. Le système peut être pourvu d’un échangeur semblable aux VMC double flux qui permet de récupérer la chaleur de l’air sortant pour réchauffer l’air entrant. Ce système permet donc de réduire l’énergie perdue et est spécialement convenable pour les logements dont le réseau d’air est compromis.

La ventilation mécanique répartie est, comme nous avons pu le voir, une solution satisfaisante pour les logements existants, du fait que les travaux à mettre en oeuvre sont moins conséquents en termes de coûts et plus faciles à réaliser. Il faudra compter en moyenne 2000 euros pour une installation.

Les ventilateurs installés sont économiques et ne consomment que très peu d’énergie, ce qui induit des coûts annuels de fonctionnement relativement faibles.

En revanche, les inconvénients tiennent du fait que les appareils installés sont quelque peu encombrants, bien souvent peu esthétiques et peuvent produire des désagréments sonores s’ils sont installés à des distances proches les uns des autres. D’autre part, les filtres et les bouches d’aération doivent être régulièrement nettoyés pour un fonctionnement durable.

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